Proposition de Texte - Les Origines de la Guyenne.

FNdV était bien joyeux. Il venait d'achever la rédaction de la première proposition de texte sur l'histoire de Guyenne qui portait sur la période précédant le règne de Levan III. Près de mille ans d'Histoire de la province étaient ainsi condensés en quelques pages.

Il afficha le texte à l'entrée du Cabinet d'études.

Chers amis, Voici une première proposition concernant les origines de la Guyenne.
N'hésitez pas à commenter, à critiquer, ce texte est sans doute encore améliorable!

Citation :

Livre de l’Histoire de Guyenne

Préambule – La Guyenne avant le règne de Levan III

1. La Guyenne avant l’avènement des « Normandies ».

Nous situerons le début de cette Histoire de Guyenne directement après la Pax Romana et la victoire sur le joug des Wisigoths de Provence et d’Italie, quand nos ancêtres prirent leur destin entre leurs mains pour hisser leurs territoires au rang de Royaume libre et souverain par la grasce des différents succès politiques et diplomatiques de Clotaire II resté seul Roi des francs.
A la mort de Clotaire II, Roy de Neustrie et de Frénégonde et en application de la loi salique prévoyant le partage entre les princes du Regnum Francorum, la souveraineté du Royaume des Francs fut partagée entre Dagobert, fils de Bertrude et Caribert, fils de Sichilde.
Le Royaume d’Aquitaine, comprenant notamment la totalité des Terres de la Guyenne actuelle, naissait ainsi sous le règne de Caribert et la suzeraineté de son demi-frère, Dagobert.

L’année 671 amène l’Aquitaine à l’indépendance totale sous la bannière de Loup I de Gascogne jusqu’à Eudes d’Aquitaine qui s’épuisa à combattre les Sarrasins en Albigeois pour finir par perdre Bordeaux vers 732 et en être réduit à accepter la protection et la suzeraineté de Charles Martel alors Maire de Palais d’Austrasie.

Les descendants d’Eudes d’Aquitaine ne cessèrent jamais de tenter de récupérer la suzeraineté perdue et une rivalité meurtrière s’installa ainsi entre les ducs d’Aquitaine et les descendants de Charles Martel qui finirent par l’emporter avec la victoire de Pépin le bref et l’unification des Royaumes francs sous l’étendard de Carolus Magnus en 768

Le Royaume d’Aquitaine est ainsi cédé aux descendants successifs de Charlemagne jusqu’à Louis le bègue qui, en accédant eu trône de Francie, érige à nouveau l’Aquitaine en un duché héréditaire.

En 1152, La Duchesse Aliénor d’Aquitaine, fille de Guillaume épouse Louis VII, Roi des Francs et lui amène en dot la riche Aquitaine qui fut pour un instant rattachée à la France et prit le nom de Duché de Guyenne. Cette union sera cependant dissoute deux ans plus tard et la Guyenne passera sous souveraineté Angloise suite au remariage d’Aliénor avec Henri Plantagenet, comte d'Anjou et futur roi d'Angleterre.

Philippe Auguste, fils de Louis VII reprit néanmoins la Guyenne par confiscation à Jean sans Terre, couronné Roi à la mort de son frère et que Philippe jugeait indigne de régner.
Le Guyenne ne faisait que commencer à passer de couronne en couronne.

En 1259, Saint Louis crut devoir la restituer aux anglois mais Philippe IV, cherchant à agrandir le Royaume de France, s’en saisit à nouveau en 1299 avant d’être obligé de la rendre à la souveraineté d’ Édouard Ier d'Angleterre quelques années plus tard.

2. La Guyenne au cœur d'une querelle de succession.

Pour bien saisir les enjeux de la Guerre de cent ans, il nous faut remonter en 1328, à la mort de Charles IV le Bel qui mourut sans descendance mâle.
Ce fut la première fois dans la tradition royale qu’un roi trépassa sans un fils pour lui succéder. En effet, depuis le fondateur de la dynastie, le grand roi Hugues Capet, tout les rois de France furent succédés par leurs fils et sâcrés avec et par eux. Ainsi s’ouvrit une crise dans la dynastie : Qui choisir comme nouveau Roi ? Durant quatre mois, le royaume fut privé de roi et donc de protecteur.
Deux candidats s’affrontèrent alors :

• Le jeune Roi d’Angleterre Edouard III, petit-fils de philippe IV le Bel par sa mère.
  
• Lévan de Normandie, Duc de Normandie et neveu de Philippe IV le Bel par son père, frère cadet du défunt roi.

Devant ce dilemme dynastique, les pairs du royaume seront convoqués afin de décider lequel des ces deux princes allait monter sur le trône. Lors de la première séance, le roi d’Angleterre expose par une missive ses droits à la couronne :

« Petit-fils de roi, fils de roi, neveu de rois. Par ma mère, fille de Philippe IV le Bel, je prétend par mon sang être le plus proche du sceptre du royaume de France. »

Les pairs de France décidèrent toutefois d’entendre les argument de Sire Lévan, Duc de Normandie et « seulement » petit-fils, neveu et cousin de rois. Par un formidable talent d’orateur, Sire Lévan déclara ceci :

« Gentes Dames et Nobles Seigneurs Pairs de France. Depuis plusieurs siècles, la couronne de France fut transmise de père en fils. De Clovis à Pepin le Bref, de Charlemagne à Hugues Capet mon aïeul, et de Philippe Auguste à Saint-Louis.
La seule raison qui légitime de confier ainsi la destinée du royaume aux mâles, c’est la préservation des terres conquissent par nos pères. On ne saurait tolérer que le royaume tombe en quenouille. Cela fut proclamé dés la mort de mon cousin Louis X le Hutin. Si femelles pouvaient transmettre les droits de la couronne alors qu'en était-il des filles de mes cousins Louis, Philippe et Charles ? Leurs successions au trône fut réglées par vous, Pairs de France, ne l’oubliez pas. Voudriez-vous un étranger pour Roi ? »

Après des jours de réunions. Les Pairs de France tranchèrent. Lévan de Normandie fut désigné Roi de France.
Les Pairs et les Barons de France proclamèrent donc roi en 1328 un vrai descendant des Capétiens par la branche des mâles, Lévan Ier de Normandie.

Mais la rivalité de la France et de l’Angleterre datait en fait du jour où les rois d’Angleterre commencèrent a devenir aussi seigneurs de multiples provinces en France dont la Guyenne et donc devenaient a fortiori, plus puissants que leur suzerain nostre roi Lévan Ier.
Jusqu’alors, les rois d’Angleterre luttaient pour plus de territoires. Dorénavant, ils allaient disputer non plus des terres mais une couronne, Une guerre des Rois s'annonçait.

Édouard d'Angleterre reconnu Lévan Ier comme roi de France et suzerain de ses possessions en France. Cependant, il refusa pendant prés de 10 ans de venir prester hommage au roi.
« Fils de roi ne saurait se prosterner devant fils de Duc »
La tension se faisait de plus en plus dure entre les deux rois d’autant que la noblesse anglaise fit tout pour amener à une déclaration de guerre.
Devant l’insolence de son Vassal, le roi Lévan Ier confisqua la Guyenne à Edouard jusqu’à prestation d’hommage.
Édouard cria à la provocation, il répliqua en revendiquant la couronne de France.
Le 7 octobre 1337, un archevêque est envoyé à Paris pour jeter le gant à « Lévan, qui se dit roi de France ». La guerre, qui allait durer cent ans, venait de commencer...

Les premières batailles, sous le règne de Levan le premier, virent la défaite de la chevalerie francoise dans les provinces du Nord et la perte de Calais.
Levan mourut quelques années plus tard. Son fils Jean II dit "le Bon" lui succéda, mais ne put arrêter les succès du roi d'Angleterre.

3. La bataille de Guyenne et la captivité du Roy de France

Édouard de Woodstock, Prince de Galles surnommé "le prince noir" de par la couleur de son armure, amena en Guyenne, toujours province anglaise, une armée considérable. Le roi Jean II se hâta de se diriger vers la Loire avec toute la Chevalerie française. Informé par ses espions, le Prince de Galles tenta de fuir vers le Sud mais Jean II le rattrapa prés de Poitiers le 19 Septembre 1356.

Jean II commandait une armée près de deux fois plus grande que celle du Prince de Galles.
Sa stratégie était claire, il comptait envelopper les anglois et les bloquer par la famine.
Le Prince de Galles résolut donc de combattre.
Dans le souvenir de Crécy, on ordonna aux chevaliers de combattre à pieds avec leurs lances. On ne garda que trois-cent cavaliers, ceux-ci furent chargés de déloger le Prince de Galles. Les cavaliers français s'engagèrent mais les chevaux, percés de flèches reversèrent leurs cavaliers qui furent bientôt égorgés par les fantassins anglois.
Le Prince de Galles avec ses chevaliers fondit alors sur les chevaliers françois restés à pieds avec le roi. Le corps d'arme du Dauphin fut détruit,
Le Roy décida de rester avec ses troupes et de combattre secondé par son deuxième fils, Philippe de Bourgogne. Mais encerclé, il fut forcé de se rendre avec 2000 seigneurs et fut emmené comme otage à Londres.

Le Dauphin Charles, fut alors proclamé Régent et chargé de la négociation de la rançon de son père. Il fut contraint de signer l'humiliant Traité de Brétigny en 1360.
Celui-ci prévoyait :

• Une rançon de trois millions de livres pour la libération de Jean II le Bon.
  
• La souveraineté sur la Guyenne et la Gascogne, Calais et le Ponthieu, le comté de Guines, le Poitou, le Périgord, le Limousin, l’Angoumois, la Saintonge, l’Agenais, le Quercy, le Rouergue, la Bigorre et le comté de Gaure.

Après quoi, le roi Jean put rentrer en France. Il laisse en otage, jusqu'au paiement de la rançon, un autre de ses fils, le duc d'Anjou. Celui-ci s'évada et dans son honneur de roi, Jean II retourna se constituer prisonnier aux anglais et mourut à Londres en 1364.

4. La reconquête

A Jean II le Bon, roi courageux et droit, succède un prince murit avant l'âge, intelligent, Charles V que l'histoire appelle si justement "le Sage".
Le roi Charles confia à Du Guesclin, vigoureux et hardi seigneur né en 1321, en Bretagne, le commandement des armées francoises tandis que les populations et les seigneurs de Guyenne se révoltaient contre la domination angloise.
Charles V était prêt à livrer bataille au roi d'Angleterre. Une armée était constituée et des alliés furent trouvés : le roi de Castille et le roi d'Écosse, plus des seigneurs de Guyenne prêts rejoindrela cause de l'unité du Royaume. La guerre fut à nouveau déclarée en 1369.
Du Guesclin remporta de grands succès : la Rochelle, Poitiers, ouvrirent leurs portes. Après la victoire de Chizé, le Poitou fut libéré.

Deux fois encore, les anglais envahirent la France, en 1373 et 1776, mais à chaque fois, ils trouvèrent des ruines ou une armée française pour les stopper et des forteresses imprenables. leurs armées se retirèrent vers le Sud et restèrent en Guyenne leur dernier bastion en terres de France.

En 1377, le Prince de Galles, depuis longtemps malade, mourut, et quelques mois plus tard, le vieux roi Édouard III lui-même descendit au tombeau après avoir perdu tout ce qu'il avait gagné durant son règne. Charles V en profita pour achever la reconquête. En 1380, il ne restait aux anglois qu'une partie de la Guyenne ainsi que les provinces du nord où la guerre se déplaça durant plus de cinquante ans encore.

Il fallut attendre le règne de Levan II, fils de Charles pour voir s'achever la reconquête de la Guyenne.
Au mois de mai 1451 le Comte de Dunois entrait dans Bordeaux. Mais cette ville perdait beaucoup à l'interruption de son commerce avec l'Angleterre, et Lévan II fit face à une révolte populaire ainsi qu'à un nouveau débarquement anglais.
La victoire de Castillon dissipa le danger et les anglois furent défaits. Leur chef le vieux Lord Talbot, périt dans la bataille et la ville de Bordeaux s'apaisa à nouveau.

La Guyenne venait de revenir au Royaume de France.
Le Royaume se redressait enfin d'un siècle de guerre avec l'Angleterre. Trempé par le malheur, il avait appris ce que coutent les divisions intestines et combien elles facilitent les invasions. La couronne fut le solide lien qui garda unies les provinces francaises.
Le roi Lévan II acheva la reconquête d'un royaume qui connut le déchirement sous ses prédécesseurs. En 1453, le roi Lévan II dit "l'increvable", héros d'une époque, mourut à son tour. Il avait 72 ans. Son fils Lévan III lui succéda sur le trône de France.

5. L'aube de la reconstruction

Un Siècle de guerre avait meurtri la Guyenne. Bordeaux n'était plus qu'une petite bourgade de province désertée par la presque totalité d'une population qui avait fui les combats. Les compagnies de brigands faisaient la loi et achevèrent la mise à sac puis la désertification de la province qui ne finit par abriter que quelques bergers isolés dans des campagnes ravagées par la loi du plus fort. Paris était bien loin et Levan III avait fort à faire au redressement du Domaine Royal.

Ce n'est qu'en Aout 1455 que Levan III de Normandie confia la régence à la Duchesse Izarra de Otza d'Harlegnan, ancienne Comtesse du Maine, entourée d'un conseil expérimenté.
Le pouvoir Royal en apparence rétabli, des milliers de sujets regagnèrent les Terres de Guyenne pour y bâtir une famille, commencer une vie nouvelle ou y chercher l'aventure.

Une chose me fatigue: Édouard, ou Edouard.

Un français serait nommé ainsi, mais un Roi ou Noble ou habitant Anglois serait nommé Edward. Un Anglois se nomme Edward même en français, avec cette écriture préscise.

Édouard ou Edouard est pour un français de notre bon pays.

Vous avez mille fois raison Capitaine Hull, et ce changement aidera j'en suis sur à la meilleure compréhension de qui est qui dans le déroulement des faits.
Nous remplacerons donc "Edouard" par "Edward"

Merci Francois

Sinon, j'ai rien à redire sur la pré-histoire/origines de la Guyenne

Mais de rien ... Au suivant!

Notons qu'après l'ensemble de vos commentaires nous pourrions agrémenter de l'une ou l'autre illustration.

Je viens également de m'apercevoir qu'il n'est pas explicité une donnée importante:
Le Royaume d'Aquitaine comprenait deux Duchés (Époque d'Aliénor)

• Le Duché de Gascogne
  
• Le duché de Guyenne

Nous ajouterons également.

Une petite coquille si vous me permettez :

Citation :

4. La reconquête

A Jean II le Bon, roi courageux et droit, succède un prince murit avant l'âge, intelligent, Charles V que l'histoire appelle si justement "le Sage".
Le roi Charles confia à Du Guesclin, vigoureux et hardi seigneur né en 1321, en Bretagne, le commandement des armées francoises tandis que les populations et les seigneurs de Guyenne se révoltaient contre la domination angloise.
Charles V était prêt à livrer bataille au roi d'Angleterre. Une armée était constituée et des alliés furent trouvés : le roi de Castille et le roi d'Écosse, plus des seigneurs de Guyenne prêts rejoindrela cause de l'unité du Royaume.

Il y a un seigneur Guyennois important dans la Guerre de cent ans: Jean Poton de Xaintraille. Il devient Maréchal de France [et meurt a Bordeaux en 1461.]
Il serait peut être intéressant de le mettre un peu en avant en tant que personnalité locale.
Sinon c'est un résumé très intéressant.
Je vais tenter d'amener ici messire Dandolo qui est intarissable sur ce grand personnage.

A première vue et bien que mort à Bordeaux, Jean Poton serait plutôt Gascon ... ?.
Au plaisir de lire les commentaires dudit Dandolo.

La région de culture Gasconne s'étend bien au delà du Duché que l'on connait, elle prend en compte par exemple tout l'Ouest et le sud de la Guyenne, Bazas, Marmande, la Teste Bordeaux, tout le comté du Béarn et celui d'armagnac et une parti de celui de Toulouse.
Toutes ces régions ont un héritage Gascon.
C'est dans ce sens que Xaintraille est Gascon.
La seigneurie de Xaintraille est d'ailleurs sise au sud de Marmande si je ne m'abuse, entre le vicomté de bruilhois et celui de Nerac qui sont des fiefs de Guyenne.
[il est d'ailleurs lui même vicomte de Bruilhois historiquement si mes souvenirs sont bons mais c'est a oublier RP vu que le fief est attribué]
Mais j'espère que Messire Dandolo viendra préciser tout cela.

Melior hocha la tête en lisant le texte :

Merci pour votre très bon travail, messire de Voltaire, je me permets cependant quelques retouches, comme la mise en italique des syntagmes latins. Les autres changements figurent en bleu :

Citation :

Livre de l’Histoire de Guyenne

Préambule – La Guyenne avant le règne de Levan III

1. La Guyenne avant l’avènement des « Normandies ».

Nous situerons le début de cette Histoire de Guyenne directement après la Pax Romana et la victoire sur le joug des Wisigoths de Provence et d’Italie, quand nos ancêtres prirent leur destin entre leurs mains pour hisser leurs territoires au rang de Royaume libre et souverain par la grasce des différents succès politiques et diplomatiques de Clotaire II resté seul Roi des Francs.
A la mort de Clotaire II, Roy de Neustrie et de Frénégonde et en application de la loi salique prévoyant le partage entre les princes du Regnum Francorum, la souveraineté du Royaume des Francs fut partagée entre Dagobert, fils de Bertrude et Caribert, fils de Sichilde.
Le Royaume d’Aquitaine, comprenant notamment la totalité des Terres de la Guyenne actuelle, naissait ainsi sous le règne de Caribert et la suzeraineté de son demi-frère, Dagobert.

L’année 671 amena l’Aquitaine à l’indépendance totale sous la bannière de Loup I de Gascogne jusqu’à Eudes d’Aquitaine qui s’épuisa à combattre les Sarrasins en Albigeois pour finir par perdre Bordeaux vers 732 et en être réduit à accepter la protection et la suzeraineté de Charles Martel alors Maire de Palais d’Austrasie.

Les descendants d’Eudes d’Aquitaine ne cessèrent jamais de tenter de récupérer la suzeraineté perdue et une rivalité meurtrière s’installa ainsi entre les ducs d’Aquitaine et les descendants de Charles Martel. Rivalité qui prit fin avec la victoire de Pépin le bref et l’unification des Royaumes francs sous l’étendard de Carolus Magnus en 768

Le Royaume d’Aquitaine fut ainsi cédé aux descendants successifs de Charlemagne jusqu’à Louis Le Bègue qui, en accédant au trône de Francie, lui redonna le statut de Duché héréditaire.

En 1152, La Duchesse Aliénor d’Aquitaine, fille de Guillaume épousa Louis VII, Roi des Francs et lui amena en dot la riche Aquitaine. Cette dernière fut pour un instant rattachée à la France et prit le nom de Duché de Guyenne. L'union d'Alienor et de Louis VII fut cependant dissoute deux ans plus tard et la Guyenne passa sous souveraineté Angloise, à la suite du remariage d’Aliénor avec Henri Plantagenet, Comte d'Anjou et futur Roi d'Angleterre.

Philippe Auguste, fils de Louis VII reprit néanmoins la Guyenne par confiscation à Jean sans Terre, couronné Roi à la mort de son frère et que Philippe jugeait indigne de régner.
Le Guyenne ne faisait que commencer à passer de couronne en couronne.

En 1259, Saint Louis crut devoir la restituer aux anglois mais Philippe IV, cherchant à agrandir le Royaume de France, s’en saisit à nouveau en 1299 avant d’être obligé de la rendre à la souveraineté d’ Édouard Ier d'Angleterre quelques années plus tard.

2. La Guyenne au cœur d'une querelle de succession.

Pour bien saisir les enjeux de la Guerre de cent ans, il nous faut remonter en 1328, à la mort de Charles IV le Bel qui mourut sans descendance mâle.
Ce fut la première fois dans la tradition royale qu’un roi trépassa sans un fils pour lui succéder. En effet, depuis le fondateur de la dynastie, le grand roi Hugues Capet, tous les rois de France furent succédés par leurs fils et sâcrés avec et par eux.[la formulation me gêne un peu] Ainsi s’ouvrit une crise dans la dynastie : Qui choisir comme nouveau Roi ? Durant quatre mois, le Royaume fut privé de suzerain [pour éviter la répétition du terme Roi] et donc de protecteur.
Deux candidats s’affrontèrent alors :

• Le jeune Roi d’Angleterre Edouard III, petit-fils de Philippe IV le Bel par sa mère.
  
• Levan de Normandie, Duc de Normandie et neveu de Philippe IV le Bel par son père, frère cadet du défunt roi.

Devant ce dilemme dynastique, les Pairs du Royaume furent convoqués afin de décider lequel des ces deux princes allait monter sur le trône. Lors de la première séance, le roi d’Angleterre exposa par une missive ses droits à la couronne :

« Petit-fils de roi, fils de roi, neveu de rois. Par ma mère, fille de Philippe IV le Bel, je prétend par mon sang être le plus proche du sceptre du royaume de France. »

Les Pairs de France décidèrent toutefois d’entendre les argument de Sire Levan, Duc de Normandie et « seulement » petit-fils, neveu et cousin de rois. Faisant montre d'un formidable talent d’orateur, Sire Levan déclara ceci :

« Gentes Dames et Nobles Seigneurs Pairs de France. Depuis plusieurs siècles, la couronne de France fut transmise de père en fils. De Clovis à Pepin le Bref, de Charlemagne à Hugues Capet mon aïeul, et de Philippe Auguste à Saint-Louis.
La seule raison qui légitime de confier ainsi la destinée du royaume aux mâles, c’est la préservation des terres conquissent par nos pères. On ne saurait tolérer que le royaume tombe en quenouille. Cela fut proclamé dés la mort de mon cousin Louis X le Hutin. Si femelles pouvaient transmettre les droits de la couronne alors qu'en était-il des filles de mes cousins Louis, Philippe et Charles ? Leurs successions au trône fut réglées par vous, Pairs de France, ne l’oubliez pas. Voudriez-vous un étranger pour Roi ? »

Après des jours de réunions. Les Pairs de France tranchèrent. Levan de Normandie fut désigné Roi de France.
Les Pairs et les Barons de France proclamèrent donc Roi en 1328 un vrai descendant des Capétiens par la branche des mâles, Lévan Ier de Normandie.

Mais la rivalité de la France et de l’Angleterre reposait sur la possession des terres. Les rois d’Angleterre commencèrent à devenir seigneurs de multiples provinces en France, dont la Guyenne et donc devenaient a fortiori, plus puissants que leur suzerain, nostre Roi Levan Ier.
Jusqu’alors, les rois d’Angleterre luttaient pour plus de territoires. Dorénavant, ils allaient disputer la Couronne, Une guerre des Rois s'annonçait.

Edward d'Angleterre reconnut Levan Ier comme Roi de France et suzerain de ses possessions en France [là aussi la formulation me gêne]. Cependant, il refusa, pendant prés de 10 ans, de venir prester hommage au Roi.
« Fils de roi ne saurait se prosterner devant fils de Duc »
La tension se faisait de plus en plus dure entre les deux rois d’autant que la noblesse anglaise poussait à une déclaration de guerre.
Devant l’insolence de son Vassal, le Roi Levan Ier lui confisqua la Guyenne jusqu’à prestation d’hommage.
Edward cria à la provocation, et répliqua en revendiquant la couronne de France.
Le 7 octobre 1337, un archevêque fut envoyé à Paris pour jeter le gant à « Levan, qui se dit roi de France ». La guerre, qui allait durer cent ans, venait de commencer...

Les premières batailles, sous le règne de Levan le premier, virent la défaite de la chevalerie francoise dans les provinces du Nord et la perte de Calais.
Levan mourut quelques années plus tard. Son fils Jean II dit "le Bon" lui succéda, mais ne put arrêter les succès du roi d'Angleterre.

3. La bataille de Guyenne et la captivité du Roy de France

Edward de Woodstock, Prince de Galles surnommé "le prince noir", en raison de la couleur de son armure, amena en Guyenne, toujours province anglaise, une armée considérable. Le roi Jean II se hâta de se diriger vers la Loire avec toute la Chevalerie française. Informé par ses espions, le Prince de Galles tenta de fuir vers le Sud mais Jean II le rattrapa prés de Poitiers le 19 Septembre 1356.
Jean II commandait une armée près de deux fois plus grande que celle du Prince de Galles. Sa stratégie était claire, il comptait envelopper les Anglois et les bloquer par la famine.
Le Prince de Galles n'eut d'autre alternative que de guerroyer. [On évite la répétition "combattre"]
Dans le souvenir de Crécy, on ordonna aux chevaliers de combattre à pieds avec leurs lances. Seuls, trois-cent cavaliers demeurèrent, avec pour mission de déloger le Prince de Galles. Mais lorsqu'ils s'engagèrent sur le champ de bataille, leurs chevaux, percés de flèches se renversèrent sur eux, et les fantassins anglois les égorgèrent.
Le Prince de Galles, et ses chevaliers fondirent alors sur les chevaliers françois restés à pieds avec le Roi. Le corps d'arme du Dauphin fut détruit.
Le Roy décida de rester avec ses troupes et de combattre, secondé par son deuxième fils, Philippe de Bourgogne. Mais encerclé, il fut forcé de se rendre, avec 2000 seigneurs. Cette défaite se solda par son envoi comme otage à Londres.

Le Dauphin Charles, alors proclamé Régent, se trouva chargé de la négociation de la rançon de son père. Il fut contraint de signer l'humiliant Traité de Brétigny en 1360, lequel prévoyait :

• Une rançon de trois millions de livres pour la libération de Jean II le Bon.
  
• La souveraineté sur la Guyenne et la Gascogne, Calais et le Ponthieu, le comté de Guines, le Poitou, le Périgord, le Limousin, l’Angoumois, la Saintonge, l’Agenais, le Quercy, le Rouergue, la Bigorre et le comté de Gaure.

Après quoi, le roi Jean put rentrer en France. Il laisse en otage, jusqu'au paiement de la rançon, un autre de ses fils, le duc d'Anjou. Celui-ci s'évada et dans son honneur de roi, Jean II retourna se constituer prisonnier aux anglais et mourut à Londres en 1364.

4. La reconquête

A Jean II le Bon, Roi courageux et droit, succéda un prince d'une grande mâturité, intelligent, Charles V que l'histoire appelle si justement "le Sage".
Le Roi Charles confia à Du Guesclin, vigoureux et hardi seigneur, né en 1321 en Bretagne, le commandement des armées françoises tandis que les populations et les seigneurs de Guyenne se révoltaient contre la domination angloise. [là aussi, je suis gênée par la formulation]
Charles V était prêt à livrer bataille au roi d'Angleterre. Il constitua une armée et trouva des alliés : le roi de Castille et le roi d'Écosse, en plus des seigneurs de Guyenne prêts à se battre pour la reconquête de l'unité du Royaume. La guerre fut à nouveau déclarée en 1369.
Du Guesclin remporta de grands succès : la Rochelle, Poitiers, ouvrirent leurs portes. Après la victoire de Chizé, le Poitou fut libéré.

Deux fois encore, les anglais envahirent la France, en 1373 et 1776, mais à chaque fois, ils trouvèrent des ruines, une armée française pour les stopper ou des forteresses imprenables. Leurs armées se retirèrent vers le Sud et restèrent en Guyenne, leur dernier bastion en terres de France.

En 1377, le Prince de Galles, depuis longtemps malade, mourut, et quelques mois plus tard, le vieux roi Edward III lui-même descendit au tombeau après avoir perdu tout ce qu'il avait gagné durant son règne. Charles V en profita pour achever la reconquête. En 1380, il ne restait aux anglois qu'une partie de la Guyenne ainsi que les provinces du nord où la guerre se déplaça durant plus de cinquante ans encore.

Il fallut attendre le règne de Levan II, fils de Charles pour voir s'achever la reconquête de la Guyenne.
Au mois de mai 1451 le Comte de Dunois entrait dans Bordeaux. Mais cette ville perdait beaucoup à l'interruption de son commerce avec l'Angleterre, et Levan II fit face à une révolte populaire ainsi qu'à un nouveau débarquement anglais.
La victoire de Castillon dissipa le danger et les anglois furent défaits. Leur chef le vieux Lord Talbot, périt dans la bataille et la ville de Bordeaux s'apaisa.

La Guyenne venait de revenir au Royaume de France.
Le Royaume se redressait enfin d'un siècle de guerre avec l'Angleterre. Trempé par le malheur, il avait appris ce que coûtent les divisions intestines et combien elles facilitent les invasions. La couronne fut le solide lien qui garda unies les provinces francaises.
Le roi Levan II acheva la reconquête d'un royaume qui connut le déchirement sous ses prédécesseurs. En 1453, le roi Levan II dit "l'increvable", héros d'une époque, mourut à son tour. Il avait 72 ans. Son fils Levan III lui succéda sur le trône de France.

5. L'aube de la reconstruction

Un Siècle de guerres avait meurtri la Guyenne. Bordeaux n'était plus qu'une petite bourgade de province, désertée par la presque totalité d'une population qui avait fui les combats. Les compagnies de brigands qui faisaient la loi achevèrent la mise à sac puis la désertification de la province. Celle-ci ne finit plus qu'à abriter quelques bergers isolés dans des campagnes ravagées par la loi du plus fort. Paris était bien loin et Levan III avait fort à faire au redressement du Domaine Royal.

Ce n'est qu'en Aout 1455 que Levan III de Normandie confia la régence à la Duchesse Izarra de Otza d'Harlegnan, ancienne Comtesse du Maine, entourée d'un Conseil expérimenté.
Le pouvoir Royal en apparence rétabli, des milliers de sujets regagnèrent les Terres de Guyenne pour y bâtir une famille, commencer une vie nouvelle ou y chercher l'aventure.

J'ai mis tous les verbes au passé, l'alternance présent, passé ne me convenait pas.
Je pense qu'il va falloir trancher pour l'orthographe : Roy ou Roi, de même françois ou français, anglois ou anglais.

Bonjour,

Je me permets de corriger une erreur de date concernant ce passage :

Citation :

En 1152, La Duchesse Aliénor d’Aquitaine, fille de Guillaume épousa Louis VII, Roi des Francs et lui amena en dot la riche Aquitaine. Cette dernière fut pour un instant rattachée à la France et prit le nom de Duché de Guyenne. L'union d'Alienor et de Louis VII fut cependant dissoute deux ans plus tard et la Guyenne passa sous souveraineté Angloise, à la suite du remariage d’Aliénor avec Henri Plantagenet, Comte d'Anjou et futur Roi d'Angleterre.

C'est le 27 juillet 1137 que le mariage entre Aliénor et Louis VII eu lieu, célébré en la cathédrale Saint André de Bordeaux, union dissolue le 21 mars 1152 par le concile de Beaugency. Le 18 mai de la même année, elle prit pour second époux Henri II Plantagenet. Tous deux seront couronnés roi et reine d'Angleterre à Westminster, le19 décembre 1154.

Si cela vous intéresse, Aliénor était la fille de Guillaume X et de Aenor de Chatellerault.

Source

Deux corrections, voici ma contribution !

Au tout début du 2. La Guyenne au cœur d'une querelle de succession., il me semble qu'il y a une petite confusion entre Charles IV le Bel et Philippe IV le Bel. Il est aussi possible que je fasse ici montre de mon inculture... Mais la formulation m'a amené à penser qu'il devait y avoir erreur.

Vers le milieu du 4. La reconquête, il a comme un mauvais coup de plume dans les dates...

Citation :

Deux fois encore, les anglais envahirent la France, en 1373 et 1776,

Après, il y des choses à reformuler comme le souligne sa Grâce, mais il faut pour cela plus qu'une première lecture !

Merci de vos remarques mon cher. Ce sera corrigé".
Quant à la question généalogique Philippe IV le bel eut plusieurs enfants qui montèrent successivement sur le trône (il y a un neveu aussi également entre eux)
Ie dernier de ces enfants, dont il est fait ici mention me semble, à première vue, bien être Charles IV dit "le bel" également et dernier capétien direct.