Anoblissement de messire El Barto

La poupée avait salué aimablement les personnes présentes.

Messire El Barto, le bonjour! Ma dame duchesse, ravie de vous revoir. De même que nos futurs mariés ajouta-t-elle en souriant à Trunks et Shushi.

Messire Kadfael, bienvenue parmi nous!

Ma foi, si nous sommes complet, nous allons pouvoir commencer?

Messire El Barto, sa Grâce Melior, duchesse de Guyenne, souhaite vous octroyer les terres de Veyrines pour récompenser votre engagement pour le Duché. Si vous acceptez l'honneur qui vous est fait, veuillez vous approcher de la duchesse, placer vos mains dans les siennes et jurer allégeance à la Guyenne, fidélité, aide armée et conseil à sa régnante.

Shushi arriva, et suivie Trunks, un peu essoufflé. Melior les accueillit avec un sourire et les salua courtoisement. Kadfael fit également son entrée, à son baise main, elle répondit par un gracieux signe de tête.
Guyenne indiqua le début de la cérémonie et le capitan tendit vers elle ses mains. Elle les saisit avec délicatesse et de sa voix claire, elle dit :

Nous, Melior, Duchesse de Guyenne, par la Grâce d'Aristote, et la voix du Peuple Guyennois, vous promettons, El_Barto, protection, justice et subsistance, en retour de votre allégeance.

Un peu en retrait, la poupée à caducées avait suivi avec attention l'échange des serments. Elle avait beau commencer à prendre l'habitude de ces cérémonies, elle n'en était pourtant toujours pas blasée, tant l'émotion qui s'en dégageait était forte. Un court instant, elle essaya d'imaginer ce que cela pouvait faire, d'être ainsi élevé à la noblesse. Puis secoua ses boucles. Perte de temps, la gamine née avec des fiefs dans le berceau, et pas des moindres, n'arrivait pas à se représenter la chose. Et puis elle avait mieux à faire, on ne l'avait pas requise pour rêvasser!

Attrapant sa plume, elle mit la dernière main à l'aveu d'octroi qu'elle scella ensuite d'un geste décidé. L'original serait conservé à Paris, en la chapelle Saint Antoine, tandis que des copies seraient remises l'une au nouveau seigneur et l'autre dans les casiers de l'Ombrière.

Citation :

Nous, Elianor de Vergy, dicte Guyenne, Héraut d'Armes,

A toutes et tous que la présente liront ou entendront,

Par la présente, faisons savoir :

Qu'en vertu des textes et coutumes héraldiques, messire El Barto est élevé au rang de Seigneur de Veyrines.

Qu'il portera "d'azur à la tour d'argent maçonnée de sable, ouverte de gueules, à la barre du même brochant sur le tout."

Soit d'après dessin :




Pour que nul ne remette en question cet écrit, nous y apposons notre sceau.

Fait le vingt sixième jour de janvier 1458
En le palais de l'Ombrière

Ceci fait, elle s'avança, tenant à la main l'oriflamme aux couleurs de Veyrines, qu'elle remit cérémonieusement au désormais seigneur des lieux. L'écu armorié, trop lourd pour elle, était resté appuyé au mur de la pièce en attendant qu'El Barto s'en saisisse.

Mes félicitations senher de Veyrines! Vous voici désormais noble de Guyenne. Libre à vous désormais de profiter des droits de ce statut. Mais à charge d'en respecter les devoirs: ceux du vivre noblement notamment.

La formulation était un peu pompeuse? Certes. Mais c'est que l'instant était d'importance. La poupée revint néanmoins à plus de naturel pour conclure, avec un sourire.

N'hésitez jamais à pousser la porte de mon office s'il vous venait des questions senher. Je me ferai une joie d'y répondre.

Sa Grâce Elianor fit quelques petits pas, s'avançant de la Duchesse et du Capitan, et marqua un temps d'arrêt. El Barto inclina respectueusement le buste et la tête devant la Duchesse, puis se tourna vers le Héraut.

Celle-ci remis au désormais Senher de Veyrines copie de l'acte d'anoblissement, ainsi que l'oriflamme aux couleurs des terres qu'il venait de recevoir. Avec un sourire, elle lui désigna le blason posé au sol contre le mur, dont il devrait se saisir lui-même.

Votre Grâce, c'est un très grand honneur que de devenir aujourd'hui noble de Guyenne. J'aurais toujours pour tâche de m'en montrer digne.

Duchesse, Votre Grâce, inclinant de nouveau la tête, je vous remercie pour cette reconnaissance que vous m'accordez.

Puis il se retourna lentement, son regard dévoilant un à un ses amis présents à la cérémonie. Fièrement, il portait dans une main le parchemin sellé et l'oriflamme. Il se dirigea vers le mur tout proche et se saisit du blason. Qui pesait encore plus lourd que ce qu'il y paraissait !

Il fit enfin les quelques pas qui le séparaient des invités.